Comment calculer une pension alimentaire ?

16 janvier 2019 par Banque Nationale
Calculer une pension alimentaire

Qu’ils soient en couple ou séparés, tous les parents ont une obligation alimentaire envers leurs enfants. C’est pour cette raison que les règles de pension alimentaire ont été créées. Les enfants qui n’ont plus leurs deux parents à la maison ont ainsi accès aux mêmes avantages financiers qu’avant la séparation.

La pension est-elle obligatoire en cas de séparation ou de divorce ?

Lorsqu’il s’agit d’une pension alimentaire pour les enfants, le calcul obligatoire et le paiement sont inévitables. Cela dit, la réponse est plus nuancée dans le cas d’une pension versée au conjoint. Au Québec, il faut généralement être marié pour que la pension alimentaire pour conjoint soit obligatoirement versée. Toutefois, pour les conjoints de fait, qui n’ont pas cette obligation de pension alimentaire entre eux, il peut arriver que les enfants en souffrent, surtout dans les situations où le conjoint qui a la garde de l’enfant gagne beaucoup moins que le parent payeur.

Le modèle de fixation de la pension pour enfant n’est pas le même que celui qui s’applique entre ex-conjoints. Sachez que celle pour enfant est toujours calculée en premier.

Dans tous les cas, les frais juridiques engagés pour déterminer le montant d’une pension alimentaire sont déductibles. Des situations comme la contestation, la révision et la perception peuvent générer des déductions d’impôt au Québec (tant pour le payeur que pour le bénéficiaire).

Comment est établi le montant d’une pension alimentaire pour enfant ?

Le calcul se fait en conjuguant le revenu disponible de chaque parent, le temps de garde de chacun et le nombre d’enfants.

Le revenu familial se calcule simplement en additionnant les deux revenus gagnés (avant impôts). Pour les travailleurs autonomes et ceux qui tirent des revenus d’entreprise, on utilise le revenu net (revenu brut moins les dépenses liées au travail). De ce revenu, on retranche la déduction de base, fixée par le gouvernement provincial à 10 985 $ en 2018.

Mise en situation : 2 parents séparés avec un enfant

Si les parents déclarent des revenus de 100 000 $ et 80 000 $, le total est de 180 000 $, auquel est retranchée deux fois la déduction de 10 985 $. Le revenu familial se chiffre ainsi à 158 030 $. C’est ce montant qui sert de base au calcul de la pension alimentaire pour enfants. Ainsi, les parents gagnent respectivement 56 % et 44 % du revenu total.

Selon les tables de fixation de la pension alimentaire pour enfants, deux parents séparés qui ont un enfant devront payer une pension alimentaire de 13 000 $. Cette pension sera défrayée par chacun des parents en proportion de son revenu personnel : l’un en paiera donc 7 280 $ et, l’autre, 5 720 $.

À ces montants, s’ajoute le coût de la garde. La somme sera ensuite partagée entre les deux parents en fonction du temps qu’ils passent avec l’enfant.

Qu’est-ce qui peut affecter le calcul ?

Les frais de garde nets, les frais particuliers comme l’orthodontie, les lunettes et les frais d’études postsecondaires peuvent s’ajouter au calcul de la pension alimentaire. Les coûts reliés à l’enfant sont alors répartis entre les parents en fonction du revenu de chacun.

Cependant, les coûts sont établis dans la mesure où ils sont raisonnables. En cas de litige, des frais comme l’école privée, les cours de tennis ou le voyage à Disneyland doivent être négociés ou validés par un tribunal.

Dépenses communes

C’est le temps de garde de chacun des parents qui servira généralement à déterminer dans quelles proportions chacun des parents devra assumer sa part des coûts. Si, en garde partagée, aucun des parents n’a les enfants plus de 59 % du temps, le partage des dépenses communes est souvent matière à interprétation.

Les dépenses communes sont reliées à des achats ponctuels, comme les vêtements ou le matériel scolaire. Les parents peuvent décider que les vêtements, par exemple, coûtent 3 000 $, et l’un des deux verse sa portion à celui ou celle qui aura la responsabilité de ces achats.

Dans le cas d’une garde exclusive (plus de 60 % du temps), la situation est plus simple : le montant de la pension alimentaire couvre toutes les dépenses reliées à l’enfant.

Un nouveau conjoint dans le décor

Légalement, ce sont le père et la mère qui ont une responsabilité envers leur enfant. Le nouveau conjoint n’a alors aucune obligation, puisque la pension alimentaire est établie selon le revenu des parents biologiques (et non pas du nouveau couple). Cela signifie aussi que les finances du nouveau conjoint n’ont pas d’impact sur le calcul. Par contre, il peut arriver que le nouveau conjoint, s’il s’occupe de l’enfant pendant quelques années, soit tenu de verser une contribution en cas de séparation.

Si, par exemple, François et Mélanie divorcent alors que leur enfant est très jeune et que Sébastien, nouveau conjoint de Mélanie, traite l’enfant comme le sien, il pourrait avoir des obligations alimentaires. Toutefois, elles s’appliqueraient seulement si Sébastien et Mélanie se marient, et non pas s’ils sont conjoints de fait.

Il faut également que Sébastien ait joué le rôle de père envers l’enfant. Ainsi, si Sébastien se présente comme le parent de l’enfant, lequel n’a peu ou pas de lien avec son autre parent biologique, il se pourrait qu’une pension doive être payée. C’est d’autant plus vrai s’il a élevé l’enfant et a contribué financièrement à son bien-être pendant l’union.

Générer des revenus supplémentaires

Une séparation ou un divorce peut avoir un impact sur les finances de la famille. La planificatrice financière Marie-Ève Ferland, de la Banque Nationale, suggère de constituer un portefeuille de placements qui permettrait de générer des revenus supplémentaires pour couvrir la pension, en tout ou en partie.

Plusieurs produits financiers proposent des traitements fiscaux avantageux : les placements qui rapportent du gain en capital, entre autres, peuvent être intéressants. Alors que le taux marginal d’imposition d’un revenu de 100 000 $ est de 46 %, le gain en capital, lui, ne sera imposé qu’à 23 %. Quant aux placements qui rapportent des dividendes, ils sont imposés à 31 %.

Il est déconseillé d’utiliser les placements détenus dans un REER pour payer une pension alimentaire. En effet, les retraits sont imposés comme des revenus (au taux marginal applicable). Aussi, les sommes retirées s’ajoutent à votre revenu et peuvent donc augmenter votre taux marginal d’imposition. Quant au CELI, il est préférable d’éviter d’y puiser de l’argent afin de ne pas diminuer le capital qui peut croître à l’abri de l’impôt.

Enfin, pensez à valider auprès du gouvernement si vous avez accès à des prestations de soutien aux familles.

Comment modifier ou annuler une pension alimentaire ?

Lorsque la situation des ex-conjoints ou les besoins des enfants changent, le montant de la pension alimentaire peut être révisé. Le parent qui souhaite réduire ou encore annuler la pension alimentaire doit faire une demande en justice. Cependant, les deux parents peuvent également conclure une entente qui sera officialisée par la cour. En tout temps, l’enfant peut aussi s’opposer à l’arrêt ou à la diminution des paiements.

Sachez également que la pension n’est pas automatiquement annulée lorsque l’enfant atteint la majorité et que, dans certains cas, un parent pourrait avoir à verser une pension alimentaire pour son enfant âgé de plus de 18 ans. Les objectifs d'une pension alimentaire pour enfant majeur peuvent être de fournir une aide à l’étude ou encore soutenir un enfant qui n’est pas en mesure de subvenir seul à ses besoins.

Le calcul de la pension alimentaire et ses particularités demandent de prendre en compte bien des facteurs, tant au niveau des conjoints que des enfants. N’hésitez pas à consulter un avocat pour mieux comprendre quels scénarios devraient être envisagés selon votre situation.

Tags :
Retour
Conditions d’utilisation
L'assistant virtuel de la Banque Nationale

En utilisant notre service d’Assistant Virtuel (le « Chatbot »), vous acceptez ces conditions d’utilisation qui peuvent changer sans préavis. En outre, vous vous engagez à consulter ces conditions périodiquement et reconnaissez qu’en continuant à utiliser le Chatbot, vous acceptez tous les changements qui pourraient y avoir été apportés. En continuant d’utiliser le Chatbot, vous reconnaissez avoir lu, compris et accepté ces conditions, les conditions d’utilisation de notre site Web, de nos Services transactionnels en ligne, et notre politique de confidentialité. Vous comprenez aussi que toutes les autres ententes que vous avez avec nous continueront de s’appliquer lorsque vous utilisez le Chatbot.

1. Nos services et vos responsabilités

Le Chatbot est un service automatisé qui est intégré dans notre plateforme de services bancaires en ligne.

Le Chatbot est préprogrammé pour répondre à des questions générales concernant l’utilisation de notre plateforme de services bancaires en ligne, exclusivement à des fins d’information. Le Chatbot n’est pas en mesure de répondre à des questions concernant des opérations monétaires personnelles ou des produits que vous détenez chez nous.

En utilisant le Chatbot, vous comprenez et acceptez ce qui suit :

  • Le Chatbot ne dispense pas de conseils financiers ni de services de planification financière.
  • Le Chatbot n’effectue aucune opération bancaire.
  • Le Chatbot peut ne pas être en mesure de répondre à toutes vos questions. Par conséquent, il peut ne pas être en mesure de vous donner l’information que vous recherchez. Il vous appartient de juger si la réponse donnée répond avec précision à votre question. En cas d’incertitude, un représentant du service à la clientèle se fera un plaisir de vous répondre. Vous pouvez nous appeler sans frais au 1 888 483-5628 ou au 514 394-5555.
  • Le Chatbot n’est pas un service de réclamations. Vous ne pouvez pas utiliser le Chatbot pour déposer des plaintes. Si vous avez des réclamations, vous pouvez communiquer avec nous à l’un des numéros indiqués ci-dessus.
  • Nous surveillons, enregistrons et stockons la discussion que vous avez avec le Chatbot pour améliorer la qualité de nos interactions avec nos clients.
  • Vous vous engagez à ne communiquer aucun renseignement personnel, confidentiel ou privé au Chatbot. Par exemple, vous ne devez pas donner au Chatbot vos codes d’identification, votre NIP ou vos renseignements d’identification bancaire personnels.

2. Limite de responsabilité

Vous reconnaissez que nous ne serons responsables d’aucune perte ni d’aucun dommage que vous subiriez du fait de votre utilisation du Chatbot y compris si le Chatbot n’est pas disponible pour quelque raison que ce soit.

Nous ne pouvons pas garantir que les résultats obtenus par l’entremise du Chatbot seront précis et fiables ni que ses réponses répondront à vos attentes.

Nous déclinons toute responsabilité à l’égard des dommages que vous pourriez subir à la suite de :

  • Tout retard, erreur, interruption ou omission de notre part ou de tout événement échappant à notre contrôle.
  • Toute déficience ou erreur technique ou toute indisponibilité de nos systèmes et réseaux sans fil.
  • Votre incapacité de vous acquitter d’une de vos obligations.
  • Toute modification ou suspension du Chatbot ou tout refus ou blocage le concernant.
  • Toute décision ou mesure que vous prendrez en réponse à une information et à des données obtenues par l’entremise du Chatbot.
  • Tout autre préjudice que vous pourriez subir et qui n’est pas causé par une négligence de notre part.

3. Langue

Vous avez demandé que les conditions d’utilisation et les documents connexes soient établis en français.

4. Droit applicable

Ces conditions d’utilisation sont régies par les lois en vigueur dans la province ou le territoire de votre domicile et doivent être interprétées en accord avec elles. Si vous êtes domicilié(e) hors du Canada, les lois en vigueur et les tribunaux compétents sont ceux du Québec.

Assistant virtuel