Banque Nationale optimiste pour le secteur technologique canadien

29 novembre 2023 par Globe Content Studio Banque Nationale
Deux gestionnaires discutent du secteur technologique au Canada

Le contrecoup de la hausse rapide des taux d’intérêt après une période de croissance sans précédent a pris beaucoup d’entreprises de technologie par surprise. Résultat : d’importantes compressions d’effectifs et réductions d’activités ont eu lieu au cours des 18 derniers mois. Deux experts de la Banque Nationale partagent leur vision et expliquent pourquoi ils demeurent optimistes pour le secteur.

Le ralentissement économique actuel a été éprouvant jusqu’ici. L’accès à du financement se fait plus rare, et il faut plus de temps pour en obtenir. Les révisions des valeurs et les investissements structurés intégrant une protection en cas de baisse sont plus fréquents. De nombreuses entreprises ont même procédé à des restructurations ou à des licenciements. Tous ces facteurs ont forcé beaucoup de joueurs de l’industrie à moins compter sur le financement extérieur, à attendre avant de lancer leur prochaine ronde de financement et à accélérer la marche vers la rentabilité.

Alors que certains observateurs du secteur ont considéré ce retournement rapide comme un signe inquiétant de volatilité, d’autres voient plus loin et reconnaissent la vigueur sous-jacente de l’écosystème, particulièrement au Canada. 

« Le secteur technologique canadien a pris de l’expansion au cours des 10 à 15 dernières années. L’environnement de capital-risque a gagné en profondeur et s’est élargi à tous les stades. Des licornes ont émergé dans toutes les grandes villes canadiennes, et de jeunes pousses sont apparues. Malgré tous les obstacles, le secteur s’est révélé relativement tenace au cours des 18 derniers mois », explique Benoit Veronneau, chef et directeur général du secteur Technologie, médias et télécommunications/Soins de santé, dans l’unité de financement bancaire de la Banque Nationale, à Montréal. 

La résilience du secteur technologique canadien

Selon Tuyen Vo, cheffe du groupe Technologie et Innovation de la Banque Nationale, les récentes difficultés que le secteur technologique canadien a connues contribueront à le renforcer à la longue, plutôt qu'à l’affaiblir. Les entreprises qui auront réussi à s’adapter seront en fait plus robustes et plus intéressantes pour les futurs investisseurs et investisseuses.

« Beaucoup d’entreprises dans le secteur technologique ont transformé leur modèle d’affaires pour devenir plus autonomes et moins puiser dans leurs liquidités, souligne M. Veronneau. Elles ont adopté une approche plus équilibrée face à la croissance. La méthode de gestion des coûts/revenus par unité a toujours été un facteur de succès à long terme. Mais la création d’une trajectoire claire vers la rentabilité ou l’accélération de celle-ci est certainement devenue une priorité. » 

« Les entreprises qui visent désormais une croissance plus durable plutôt que la croissance à tout prix sont celles qui en ressortiront plus solides », ajoute Mᵐᵉ Vo. 

Des entreprises forcées de resserrer leurs activités

M. Veronneau soutient que c’est la vitesse de la période de changement qui a été particulièrement difficile. Les chefs et cheffes d’entreprise ont dû prendre des décisions importantes rapidement, en disposant de peu d’informations.  

« Ce n’est pas comme si tout s’était déroulé sur trois ou quatre ans. Cela s’est fait en quelques mois : un laps de temps très court dans la vie d’une entreprise pour se réajuster en profondeur, précise-t-il. Supposons que vous deviez ajuster la taille de votre entreprise. Si vous la réduisez trop et devez rapidement revenir à sa taille antérieure, c’est tout un défi. Trouver le bon équilibre devient donc un exercice d’essais et d’erreurs. » 

L’avantage canadien 

Dans cette perspective à plus long terme, M. Veronneau croit que le secteur technologique du Canada a beaucoup d’avantages. Il cite notamment ses prestigieux établissements d’enseignement, dont le taux de diplomation en mathématique et en informatique a bondi de 72 % par rapport à 2016, et sa capacité prouvée d’attirer des talents, des partenaires de même que des investisseurs et investisseuses venant de partout dans le monde.  

« En 164 ans d’expérience comme banque, nous avons vu passer de nombreux cycles. Nous voyons aussi comment le Canada est devenu un pôle d’attraction de talents, d’innovation et de création d’entreprises technologiques de pointe, indique Mᵐᵉ Vo. Voilà pourquoi nous sommes optimistes pour ce secteur. » 

« Nous voyons émerger de nouvelles entreprises technologiques d’un océan à l’autre; une dynamique intéressante par rapport à notre situation d’il y a 15 ans, poursuit M. Veronneau. La beauté de l’écosystème technologique canadien, c’est qu’il est en fait très diversifié. On pense évidemment à l’intelligence artificielle dont tout le monde parle; nous avons d’excellentes entreprises qui progressent dans ce créneau-là au Canada. Mais en fait, nous avons de nombreuses autres expertises en croissance au pays : cybersécurité, gestion des chaînes d’approvisionnement, services financiers et technologie financière, services de TI et migration vers l’infonuagique, pour n’en citer que quelques-unes. » 

Une perspective optimiste 

La Banque Nationale est si optimiste pour l’avenir du Canada dans le secteur technologique qu’elle a acquis le portefeuille de prêts commerciaux d’un milliard de dollars de la Silicon Valley Bank (SVB) quand cette banque californienne a fait face à de graves difficultés financières au printemps dernier et a été fermée par les autorités de réglementation américaines.

« L’acquisition de SVB prouve notre conviction et notre soutien continu envers l’écosystème technologique canadien. Nous doublons la mise sur un secteur auquel nous croyons vraiment, même si la conjoncture est probablement une des plus éprouvantes depuis des années », affirme M. Veronneau, et Mᵐᵉ Vo en convient. « Nous soutenons l’écosystème technologique canadien depuis deux décennies, et ce, dans diverses branches d’activité. Cela marque donc un autre pas important dans cette direction. Et grâce à cette acquisition, nous pouvons compter sur des membres clés du réseau canadien de SVB, ce qui approfondit notre expertise et élargit notre couverture du paysage technologique. »

Soutenir l’innovation dans tout le Canada 

Mᵐᵉ Vo ajoute que l’engagement de la banque envers le secteur de l’innovation s’étend maintenant dans toutes les régions du pays, avec l’apport d’une expertise et de ressources aux entreprises technologiques depuis leur création jusqu’à leur premier appel public à l’épargne. Aujourd’hui, la Banque Nationale collabore avec des chefs de file de la technologie par l’entremise de ses nombreuses unités d’affaires, dont les services bancaires aux entreprises, les services bancaires privés, les marchés financiers, la gestion de patrimoine et NAventures, sa branche de capital-risque qui investit directement dans les entreprises de technologie financière canadiennes en démarrage.  

Pour Mᵐᵉ Vo, la collaboration avec des entreprises technologiques à toutes les étapes de leur développement donne à la banque une perspective plus holistique du soutien à apporter au secteur, dans l’immédiat comme à plus long terme. 

« Nous avons toujours suivi une approche ‟un client, une banque” pour soutenir notre clientèle, explique-t-elle. De plus, nous avons la combinaison de ressources spécialisées, d’expertise et de produits qu’il faut pour aider les créateurs d’entreprises ainsi que les entrepreneurs et entrepreneures à atteindre leurs buts, à chaque étape. »  

« Le succès des entreprises technologiques peut être ultra rapide, plus que dans tout autre secteur, renchérit M. Veronneau. Nous devons être très agiles pour rester pertinents. Nous les accompagnons au fil des occasions et des défis qui viennent avec l’accélération de leur croissance et leur expansion. L’association avec des entreprises technologiques change constamment puisque celles-ci peuvent doubler ou tripler de taille en un an. Nous sommes là pour leur offrir des services financiers pendant toute leur évolution, de façon continue. » 

Mᵐᵉ Vo ajoute que la banque tient particulièrement à souligner les réussites des sociétés technologiques et à faire connaître leur aventure à un moment où le pessimisme s’est emparé du secteur. Elle explique que, comme la crise bancaire de 2008, la tourmente mondiale fait souvent ressortir la résistance du Canada.  

« Dans chaque crise économique ou financière, le Canada tend à montrer qu’il est un partenaire stable et solide, dit-elle. En 2008 et 2009, le Canada a émergé comme un des systèmes bancaires les plus résistants au monde. Et avec ce qui se passe dans le secteur de la technologie, le Canada en ressort de nouveau plus fort. »  

M. Veronneau partage son avis, ajoutant que les défis récents ne feront que renforcer la capacité du secteur technologique canadien à s’adapter. « Ces derniers mois n’ont pas été faciles, mais tous les changements que les chefs de file technologiques ont faits et ont été forcés de faire les placeront en meilleure posture pour profiter de ce qui s’en vient en 2024, 2025 et plus loin devant. »

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