Un savant mélange d’effort et de laisser-aller
La notion d’équilibre est au cœur de tout mode de vie sain. Roxanne, finissante en pharmacie à l’Université Laval, est convaincue que c’est précisément ce qui lui aura permis de mener ses études à terme.
« Ça peut sembler cliché, mais c’est ce qui m’a permis de passer au travers. Pas trop de bourrage de crâne, mais pas trop de pétage de face non plus. Éviter de mener une vie de moine, mais ne pas flamber toutes ses payes. Pas nécessairement devenir un athlète olympique, mais savoir prendre soin de son corps [...] ». Sans oublier de dormir, bien évidemment. « Le sommeil perdu, ça ne se rattrape pas. Peu importe la quantité de café que tu vas prendre. »
Une vision que partage Jérémie, étudiant de 4e année en médecine à l’Université de Montréal. « Pour être heureux et avoir du succès, il faut entretenir un équilibre entre le travail, le plaisir et la santé. » La bonne vieille recette, quoi! Sauf que, malheureusement, l’équilibre tend à basculer selon les périodes de l’année et une variable finit toujours par être sacrifiée... surtout en fin de session. Maintenir cet équilibre est donc crucial dans l’atteinte d’un mode de vie agréable et viable à long terme.
L’équilibre du cœur, du corps, de l’esprit… et du portefeuille
Selon Jérémie, le cœur, le corps et l’esprit sont intimement liés et il faut les entretenir adéquatement. « Pour moi, ça veut dire bien manger même quand je sors au resto (mais me gâter de temps en temps), dormir quand j’en ressens le besoin (parfois au péril de mon étude) et faire du sport régulièrement (les endorphines sont les hormones du bonheur, ne l’oublions pas!). »
La notion d’équilibre s’applique également aux finances personnelles. Dans des domaines comme la santé, où le taux de placement des étudiants est souvent très élevé, l’accès au crédit est grandement facilité. Bien que des conférences sont organisées dans les universités pour informer les étudiants des dangers de l’endettement, il est facile de tomber dans le piège. Il suffit d’en profiter avec modération et en toute connaissance de cause, comme nous l’explique Jérémie : « Il faut être prudent parce que si on prend trop goût à un certain niveau de vie, on peut vite se ramasser avec d’immenses dettes. C’est correct d’en profiter, je le fais moi-même, mais il faut être vigilant. »
L’important, c’est d’avoir une vision à long terme et de dépenser en fonction d’un budget précis. Il est également crucial de dédramatiser la question de l’endettement dans un domaine où les études coûtent cher et où il est plutôt normal de vivre avec la réalité du crédit.
« C’est très commun en médecine de passer quelques années à être endetté et à vivre à crédit. Je planifie commencer à rembourser ma dette rapidement, en commençant la résidence ou à l’obtention d’un poste de permanence. » - Jérémie
Ariane, étudiante de 3e année en médecine dentaire, abonde dans le même sens que Jérémie.
« Le programme de médecine dentaire est particulièrement coûteux, ne serait-ce que pour les instruments que l’on doit se procurer chaque année au coût d’environ dix mille dollars. S’ajoutent à cela les frais de scolarité (environ 2500$) et les dépenses en matériel extra nécessaire à la réalisation des laboratoires. »
La quasi-totalité des étudiants en médecine dentaire ont une marge de crédit avec un taux préférentiel pour les intérêts. Assez rapidement, Ariane a réalisé qu’il était presque impossible de tout payer sans l’utiliser.
« Heureusement pour les dentistes, on a la chance d’avoir une certaine assurance sur nos revenus et de savoir qu’on sera capable de rembourser nos dettes sur une période de 5 à 10 ans. »
Roxanne nous rappelle quant à elle qu’en pharmacie, il est bien de travailler pendant les études, dans une pharmacie ou dans un hôpital, par exemple. « C'est bon pour le portefeuille, mais surtout pour l'expérience. Ça permet d'appliquer ce que tu apprends en cours directement, sur le terrain, et de voir des pharmaciens en tous genres en pleine action. »
Même si les besoins des étudiants en santé sont tous différents, il y a toujours un produit financier qui y répond directement.
Savoir lâcher prise et s’impliquer
Lorsqu’on évolue dans un environnement compétitif, on a tendance à vouloir en faire trop. C’est ce qu’a réalisé Ariane après sa 3e année de médecine dentaire.
« Si j’avais un conseil en or à donner à des gens qui entrent dans le programme, c’est probablement de "go with the flow", arrêter de vouloir tout prévoir parce qu’il y aura inévitablement des surprises. » Se résigner à ne pouvoir tout contrôler est toutefois plus facile à dire qu’à faire.
« Il y aura toujours des gens qui en savent plus que toi. Ça contribue au stress de la rentrée et à la compétition durant l’année scolaire. Il faut simplement accepter que l’université, c’est un nouvel environnement et on ne peut pas toujours tout savoir. »
S’impliquer dans les comités de sa faculté et participer aux initiations, aux rassemblements étudiants, aux événements sportifs et autres activités interfacultaires sont tous d’excellents moyens de bonifier l’expérience universitaire.
Ne pas laisser vos études dicter qui vous êtes
Selon Anne-Claire, également étudiante de 4e année en médecine à l’Université de Montréal, l’individu derrière le futur professionnel de la santé doit exister malgré les études et la finalité que représente la carrière.
« Profitez de la paix d’esprit que vous offrent cette sécurité et cette stabilité (il n’y a pas beaucoup de programmes qui vous assurent un emploi bien payé en sortant de l’école). Mettez-la à profit, permettez-vous de vous évader, d’explorer, d’essayer, de rater et de vous reprendre. Cultivez ce que vous aimiez, et plantez les graines de ce que vous aimerez dans 5-10-15 ans. Ne vous mettez pas en veille; construisez-vous. Ne vous oubliez pas. »
Récompenser ses efforts et profiter de la vie
« Il y a tellement de moments où on a envie de tout lâcher, mais pour avancer, il faut se fixer des objectifs et s’offrir des récompenses. Souvent et à court terme. Chaque petite victoire doit être perçue comme un pas de plus vers l’objectif ultime: devenir un meilleur médecin. » - Jérémie
« Il ne faut pas oublier de récompenser tes gros efforts et de reconnaître ton beau travail. Que ce soit avec une barre de chocolat ou une soirée entre amis, il est important de le faire. » - Roxanne
« Je n’ai pas plus de temps que les autres, mais je m’octroie du temps pour moi. On se sent souvent coupable de ne pas être en train d’étudier, mais c’est de comprendre qu’à un certain moment ça devient contre-productif puisqu’on a besoin de décrocher tôt ou tard. » - Ariane
Bref, prendre du temps pour soi pour faire ce que l’on aime, voilà une autre clé de la réussite! Vous n’en ressortirez qu’un meilleur professionnel de la santé et tous vos futurs patients pourront en bénéficier!