En quoi consistent les stages?
D’abord, on les appelle stages cliniques. La théorie est d’abord enseignée en classe, puis l’étudiant est placé en milieu de stage. « Le stage clinique consiste à mettre les étudiants en action auprès des patients, dans des contextes cliniques, pour qu’ils puissent mettre leurs connaissances en pratique », explique Isabelle Brissette, enseignante en soins infirmiers au niveau collégial et collaboratrice à la rédaction de l’examen professionnel à l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).
Les stages en soins infirmiers ont lieu chaque session et leur durée augmente au fur et à mesure que la formation avance. Au niveau collégial, les étudiants passent environ 6 jours en stage durant la première session, et 38 jours lors de la sixième session. « Dès le premier stage, les étudiants sont en contact avec les patients. Ils prennent leur pression, par exemple », ajoute l’experte.
Quelle est la différence entre les stages d’adaptation, d’observation et d’initiation?
Les stages au niveau collégial ou universitaire sont très similaires, à la différence que les stages au niveau universitaire comprennent aussi les soins critiques et les soins communautaires, deux disciplines qui ne sont pas couvertes au niveau collégial. On parle toutefois de stages cliniques plutôt que de stages d’adaptation ou d’initiation, des termes que les établissements scolaires n’utilisent pas vraiment.
« Il y a certains cégeps qui offrent des stages d’observation lors de la première session, au cours desquels les étudiants ne font qu’observer, sans participer activement. Mais c’est plutôt rare parce qu’on veut les mettre dans le bain le plus rapidement possible », indique Isabelle Brissette.
Où peut-on étudier en soins infirmiers et effectuer des stages?
Il est possible de faire un stage en soins infirmiers presque partout. « Autant dans les centres universitaires que dans les centres hospitaliers non affiliés à des centres universitaires. On va dans les CHSLD, les CLSC (surtout au niveau universitaire). Tous les hôpitaux sont mis à contribution. Les cliniques sont davantage réservées aux stages universitaires, mais les milieux hospitaliers sont généralement visités autant pour les stages universitaires que les stages collégiaux », ajoute Isabelle Brissette.
Pratiquement tous les établissements d’enseignement postsecondaire offrent des programmes d’études en soins infirmiers. « [Au Québec], les étudiants au DEC (diplôme d’études collégiales) peuvent être infirmiers après avoir réussi l’examen professionnel. Alors que dans les autres provinces du Canada, le bac est obligatoire », explique Isabelle Brissette. Vous trouverez la liste des établissements collégiaux qui offrent le DEC en soins infirmiers sur le site Pygma et la liste des établissements universitaires sur le site de l’OIIQ.
En Ontario, vous devez suivre un programme de baccalauréat en sciences infirmières. Plus d’une dizaine d’universités ontariennes offrent cette formation. Vous trouverez la liste des établissements approuvés par l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario (OIIO) juste ici.
Quelles sont les meilleures façons de trouver un stage?
Vous n’aurez pas à effectuer vous-même la recherche de stage ni à faire de démarches pour vous inscrire. Les milieux d’enseignement ont la responsabilité de fournir les stages aux étudiants et de les placer sous la supervision d’un responsable de stage. Vous pouvez donc vous concentrer sur vos études.
Est-il possible de faire un stage à l’étranger?
C’est possible, voire encouragé. Lorsqu’il est possible de voyager à l’étranger, évidemment. Bien avant le printemps 2020, un grand nombre d’étudiants était attiré par la possibilité de faire un stage à l’étranger. « Et autant dans les cégeps que dans les universités », précise Isabelle Brissette.
Quels sont les prérequis pour faire les stages en soins infirmiers?
Les stages sont obligatoires pour l’obtention de votre diplôme. Pour pouvoir effectuer un stage infirmier, vous devez notamment :
- Être inscrit à un programme d’études en soins infirmiers au niveau collégial ou en sciences infirmières au niveau universitaire;
- Détenir un certificat d’immatriculation délivré par l’OIIQ. Vous devrez en faire la demande au moins six semaines avant le début de votre premier stage (ce dernier ayant généralement lieu dès la première session d’études);
- Présenter une preuve de vaccination contre certaines maladies (à valider avec l’établissement d’enseignement);
- Détenir un certificat RCR/DEA (réanimation cardiorespiratoire/défibrillateur externe automatisé) si la formation n’est pas déjà au programme d’études (certains établissements d’enseignement l’offrent dans leur cursus).
En Ontario, les stages cliniques sont également des prérequis à l’obtention du diplôme. Par contre, ils sont inclus dans le cursus universitaire. Dès votre première année d’études au baccalauréat, vous pourriez participer, par exemple, à un stage en milieu professionnel, que ce soit en santé mentale, en périnatalité ou en santé communautaire. Avant d’entamer le volet clinique de vos études, vous devrez soumettre une série de documents à votre université, y compris :
- Votre dossier de vaccination;
- Votre certificat de cours de réanimation cardiorespiratoire;
- Un rapport de vérification de votre casier judiciaire;
- Un rapport de votre aptitude à travailler auprès de personnes vulnérables.
Combien d’heures de stage faut-il faire?
Le nombre d’heures requis au Québec diffère au cégep et à l’université. Il faut également faire un certain nombre d’heures par spécialité.
Au cégep, la répartition est la suivante :
- 540 heures en médecine-chirurgie (médecine générale);
- 75 heures en périnatalité;
- 75 heures en pédiatrie;
- 105 heures en psychiatrie/santé mentale;
- 105 heures en gériatrie;
- 105 heures en soins ambulatoires.
À l’université, la répartition est la suivante :
- 160 heures en chirurgie;
- 112 heures en médecine;
- 112 heures en soins critiques;
- 112 heures en santé mentale;
- 112 heures en santé communautaire;
- 96 heures dans un organisme communautaire (Moisson Montréal, par exemple);
- 200 heures avec une clientèle précise (selon vos intérêts).
Quelles sont les différences entre les stages de première, deuxième et troisième année d’études?
Les tâches et le nombre d’heures de stage à faire par session. « À la première session [de cégep], les étudiants vont prendre les signes vitaux, donner des médicaments par la bouche. En deuxième année, ils vont toucher aux intraveineuses. Le nombre de jours de stage et le nombre de patients augmentent et les tâches sont de plus en plus complexes », poursuit Isabelle Brissette.
Est-ce que les stages sont rémunérés?
Tous les stages sont non rémunérés. Ni à l’université ni au cégep. « Il n’y a pas de rémunération et les stages sont obligatoires », explique Isabelle Brissette.
Quelles sont les meilleures astuces pour réussir?
Les stages cliniques vous permettront de sortir de vos livres afin de mettre en application ce que vous avez appris. Ça vous donnera la confiance nécessaire pour réagir adéquatement et être prêt en cas de complications.
Pour réussir, vous devrez être assidu. « Il est difficile de s’absenter durant les stages, parce que les heures pratiques sont importantes pour développer les compétences nécessaires au métier d’infirmière et d’infirmier », soutient Isabelle Brissette.
Si plusieurs universités ontariennes offrent un cursus bilingue, la plupart des stages cliniques se font en anglais. Il est donc important d’avoir une excellente maîtrise de l’anglais, d’autant plus que la communication orale et écrite et la capacité à colliger l’information font partie des exigences auxquelles il faut répondre pour obtenir un diplôme.
Quels sont les débouchés d’emploi?
Les occasions d’emploi sont multiples et les conditions de travail évoluent : types de poste variés, horaires flexibles et milieux diversifiés s’offrent à vous.
Vous avez de bonnes chances de vous trouver un emploi lorsque vous aurez terminé vos études. Selon le gouvernement du Canada, les perspectives d’emploi actuelles et futures des infirmières demeurent acceptables, c’est-à-dire que le nombre de postes vacants correspond au nombre de travailleurs qualifiés disponibles. Au cours des trois prochaines années, la situation devrait demeurer relativement stable, notamment en raison de départs à la retraite.
« Avant, quand on pensait aux soins infirmiers, on pensait à un hôpital. Maintenant, il y a tellement de possibilités : des conseillers en soins infirmiers, des cliniciens, des infirmiers praticiens. Vous pouvez faire une maîtrise, un postdoctorat en soins infirmiers, faire de la recherche, travailler en clinique ou parfois même à l’étranger », conclut Isabelle Brissette.
Le domaine des soins infirmiers est riche et il ne tient qu’à vous de tracer le parcours dont vous rêvez.