Qui sont les proches aidants?
Plusieurs maladies ou incapacités physiques ou mentales sont susceptibles de frapper du jour au lendemain ou de se développer au fil du temps. Aux côtés des personnes touchées, il y a souvent des enfants, des amis, des parents, des conjoints, qui leur prodiguent des soins et qui les accompagnent. Ces personnes sont qualifiées de proches aidants, d’aidants naturels, d’aidants soignants ou encore d’aidants à domicile. Elles offrent du soutien physique, social et psychologique, et répondent à des besoins spécifiques sur une base volontaire et sans rémunération.
Comment être reconnu aidant soignant?
Les prestations et les démarches administratives varient selon les provinces et territoires. Au Québec, une attestation peut être réclamée auprès d’un professionnel œuvrant dans le secteur de la santé et des services sociaux, comme une infirmière, un médecin ou un thérapeute en réadaptation physique. Si vous répondez à certains critères, vous pourriez être admissible aux crédits d’impôt du gouvernement fédéral sans attestation particulière comme quoi vous prodiguez des soins.
À quel moment devriez-vous demander de l’aide?
« Plusieurs aidants naturels ressentent un essoufflement », explique Lina Ali, conseillère en hébergement et en soins à domicile pour aînés à l’agence Visavie. « Souvent, je vois des gens âgés de 40 à 65 ans qui s’occupent de leurs parents, mais qui doivent aussi jongler avec leur carrière et des enfants à élever. Quand l’un de vos proches est atteint d’une maladie, qu’il souffre d’incontinence ou qu’il commence à perdre la mémoire, par exemple, c’est anxiogène. C’est beaucoup de stress et c’est parfois mêlé à beaucoup de tristesse. Avant tout, il faut veiller à respecter ses propres limites », ajoute-t-elle.
Si vous recevez des soins et que vous voyez votre condition se détériorer, ne tardez pas. Pendant que vous pouvez encore le faire, prenez vos propres décisions. Peut-être pourriez-vous envisager de déménager dans une résidence qui offre des soins ou dans un CHSLD, par exemple.
Si vous êtes de ceux qui prodiguent des soins à un proche, allez chercher de l’aide le plus tôt possible. Ouvrez un dossier auprès des autorités compétentes pour qu’elles puissent vous donner du répit, en dépêchant de l’aide sur place par exemple. Selon l’Enquête sociale générale menée par Statistique Canada en 2018, les aidants naturels n’ayant pas reçu de soutien sont beaucoup plus susceptibles de souffrir de stress, d’insatisfaction à l’égard de la vie et de problèmes de santé mentale.
Quels sont les services offerts au public ou au privé?
En règle générale, certains services peuvent être offerts à domicile par l’entremise de centres de services de proximité. Pensez à de l’aide pour l’hygiène personnelle, les courses, le ménage, des services médicaux ou paramédicaux, etc. Bien sûr, des spécificités s’appliquent à votre province ou à votre territoire de résidence.
Certains organismes communautaires peuvent aussi offrir du soutien. Des visites pour briser la solitude, par exemple. « J’ai un client qui souffrait de dégénérescence maculaire, partage Mme Ali. C’était un homme très informé, un grand lecteur. Puisqu’il ne pouvait plus lire par lui-même, une personne venait le faire pour lui. C’était extrêmement valorisant. »
Une panoplie de services sont également offerts par le secteur privé, comme des soins infirmiers, des services de distribution de médicaments et des repas déjà préparés. Cela peut entraîner d’importantes dépenses, mais les mesures et crédits d’impôt du gouvernement peuvent réduire la facture.
Quelles sont les mesures fiscales pour vous soutenir?
En plus des gouvernements provinciaux et territoriaux, le fédéral offre certaines mesures afin de soutenir directement ou indirectement les proches aidants.
- Par le biais du programme de l’assurance-emploi, vous pourriez être admissible à des prestations pouvant aller jusqu’à un maximum de 55 % de votre salaire brut, jusqu’à 573 $ par semaine (imposables). Ces prestations ciblent trois types de situations et varient selon laquelle survient. Il y a des aides pour les proches aidants d’enfants, pour ceux qui s’occupent d’un adulte, et des prestations de « compassion » pour ceux qui aident une personne en fin de vie.
- Il y a aussi le crédit canadien pour aidant naturel. Il s’agit d’un crédit d’impôt non remboursable (qui s’applique sur l’impôt que vous devez payer, mais vous ne le recevrez pas si vous n’en devez pas). Il s’adresse à ceux qui prennent soin de certains membres de leur famille ou de leur belle-famille (autant pour les couples mariés que les conjoints de fait).
- Il existe également le crédit d’impôt non remboursable pour l’accessibilité domiciliaire. S’il ne s’adresse pas directement aux aidants-soignants, il peut vous aider indirectement en améliorant le domicile de la personne que vous soutenez ou votre propre résidence si vous habitez avec la personne que vous aidez (dans une maison intergénérationnelle, par exemple). Cela vous permettrait notamment d’installer une rampe d’accès pour les fauteuils roulants ou encore une barre d’appui pour le bain. La somme maximale est de 10 000$ annuellement.
- Renseignez-vous aussi sur les crédits remboursables et non remboursables pour les frais médicaux. Tout dépendant de votre situation financière, vous pourriez diminuer votre impôt à payer et même recevoir de l’aide financière pour certaines dépenses, comme des médicaments ou des appareils médicaux.
- Enfin, vous pourriez être intéressé par le régime enregistré d’épargne-invalidité (REEI), auquel sont admissibles les personnes atteintes d’une déficience grave et prolongée. Il peut servir à payer des soins de santé ou une aide professionnelle à domicile.
Peu importe votre situation, n’hésitez pas à poser des questions à votre conseiller financier pour y voir plus clair. Surtout, n’attendez pas d’être essoufflé pour demander de l’aide.
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