L’exploitation financière des aînés

26 février 2021 par Banque Nationale
Exploitation financière des aînés

Votre téléphone sonne. Au bout du fil, un individu affirme être le représentant du service à la clientèle de votre institution financière. Il prétend que votre compte bancaire a été compromis et vous demande votre NIP pour confirmer votre identité. Il vous recommande de déposer votre carte de débit dans votre propre boîte postale pour qu’une nouvelle carte vous soit envoyée. Dans les heures qui suivent, il saisit votre carte et procède à des retraits. Seriez-vous tombé dans le piège?

Qu’est-ce que l’exploitation financière des aînés?

L’exploitation financière des aînés est le phénomène par lequel une personne mal intentionnée cherche à abuser financièrement d’une personne vulnérable. Que ce soit fait au téléphone, par courriel ou sur les médias sociaux, les fraudeurs font preuve d’ingéniosité pour soutirer de l’argent, en particulier aux personnes âgées, et commettre de l’abus financier. Il est important de pouvoir reconnaître les signaux d’alarme pour réussir à se protéger et ne pas être victime d’exploitation.

Quelles sont les techniques de fraude financière?

1. L’escroquerie télémarketing

Avec ce stratagème, les cybercriminels prennent contact avec une personne dans le but de l’amener à conclure une transaction à distance. Il y a quelques années, la prise de contact se faisait surtout par téléphone. Mais de nos jours, l’escroquerie télémarketing peut être opérée par courriel, par messagerie texte ou par tout autre médium de communication.

Prenez l’exemple suivant : vous recevez un appel importun. Une voix automatisée vous félicite d’avoir gagné une croisière vers les Caraïbes. Moyennant une somme pour garantir votre place, vous pourriez prendre le large dès que la situation le permet. Le hic? Vous n’avez jamais participé à un concours pour monter à bord d’une croisière. De bonne foi, vous êtes tenté de conclure la transaction. Il s’agit toutefois d’une technique de fraude courante qui vous ferait perdre au change.

2. Les stratagèmes amoureux

Plutôt que de vendre un produit ou un service, l’escroc cherche à se lier d’amitié, et éventuellement d’amour, avec sa victime. C’est une technique de longue haleine qui finira par se traduire en demande frauduleuse d’aide.

Le scénario classique va comme suit : le fraudeur repère une personne vulnérable, entre en contact avec elle, puis bâtit petit à petit une relation de confiance. Par l’entremise des médias sociaux, les escrocs peuvent en apprendre beaucoup sur vous. Ils peuvent consulter vos centres d’intérêt, lire vos statuts et déchiffrer vos désirs et vos besoins. Ils repèrent les célibataires et exploitent leur vulnérabilité, d’où l’importance d’adopter de bonnes habitudes en cybersécurité.

Une fois que la confiance est établie, le fraudeur frappe. Il va élaborer une ruse et feindre d’avoir besoin d’aide. Il peut prétendre avoir des difficultés financières et demander que vous lui envoyiez une somme pour arrondir ses fins de mois. Profitant de votre générosité, il peut aussi vous dire qu’il souhaite vous rencontrer en personne, mais qu’il a besoin d’argent pour voyager jusqu’à vous.

3. L’arnaque du proche en détresse

Également appelée l’arnaque des grands-parents, ce type de fraude vise à pousser une personne vulnérable à faire une transaction financière urgente afin de venir en aide à un proche en détresse. Elle joue sur les sentiments, sur les liens familiaux et, surtout, sur la culpabilité. Le fraudeur contacte une personne âgée au téléphone et se fait passer pour son petit-fils ou sa petite-fille. Il évite de prononcer son nom, laissant son interlocuteur le deviner. À mesure que la conversation avance, il convainc sa victime qu’il s’agit bel et bien d’un membre de sa famille.

Le scénario le plus commun est le suivant : « Je viens d’avoir un accident et je vais avoir besoin des services d’un avocat. Je ne veux pas que papa et maman le sachent. C’est pour ça que je t’ai appelé. J’aurais besoin de 5 000 $ avant la fin de la journée, sinon je risque d’aller en prison. » Advenant une réponse positive, il demande à sa victime de déposer une somme d’argent dans un compte bancaire, prétendant qu’il s’agit du compte en fidéicommis de l’avocat. Cette arnaque joue beaucoup sur l’urgence pour pousser la victime à obtempérer.

Comment détecter une tentative de fraude?

Plusieurs indices peuvent vous signaler qu’une personne mal intentionnée cherche à vous frauder :

  • S’agit-il d’une communication non sollicitée?
    Vous attendiez-vous à ce qu’un tel interlocuteur vous contacte? Dans le cas d’un organisme, vous appelle-t-on hors des heures normales de bureau?
  • Percevez-vous un sentiment d’urgence?
    Les cybercriminels cherchent à vous déstabiliser, à jouer avec vos émotions et à vous mettre de la pression pour vous empêcher d’agir rationnellement.
  • L’appât du gain est-il démesuré?
    En d’autres termes, le retour sur investissement est-il trop beau pour être vrai? Prenez l’exemple de la fraude à l’héritage où un escroc vous contacte prétextant que vous avez été choisi pour aider à liquider une succession de plusieurs millions.
  • Y a-t-il un élément de confidentialité entourant la transaction?
    Les fraudeurs insistent pour que vous n’ébruitiez pas la situation pour éviter que vous consultiez vos proches, qui vous dissuaderaient d’agir.
  • Enfin, si votre interlocuteur se fait passer pour une entreprise, une organisation ou une institution financière, est-ce par le mode de communication habituellement utilisé?
    Rappelez-vous que vos préférences de communication sont enregistrées auprès des organismes avec lesquels vous faites affaire. Par exemple, sur le site de Revenu Canada, il est indiqué que ces derniers procèdent généralement par avis de cotisation postal. S’ils entraient en contact avec vous au téléphone, sachez qu’ils n’utiliseraient pas un langage agressif ou menaçant. Ils ne laisseraient pas non plus de messages vocaux inquiétants vous demandant de fournir des renseignements personnels ou financiers[1] .

Comment se protéger contre la fraude financière?

Les cybercriminels sont des acteurs, en quelque sorte. Ils sont préparés, ils savent comment jouer le jeu pour exploiter votre bonne foi. Pour vous protéger contre la fraude bancaire, le doute est votre meilleur atout : n’hésitez pas à poser des questions. Une vigilance accrue vous aidera à détecter plus facilement ce jeu d’acteur. Vous pourrez alors prendre les mesures nécessaires pour vous protéger.

  • Dans les protocoles de contact avec les clients, les grandes organisations ne demandent jamais des informations comme votre numéro d’assurance sociale ou votre NIP.
    Si cela vous est demandé, raccrochez immédiatement. Si l’appel est réellement important, l’interlocuteur rappellera et laissera un message avec ses coordonnées pour le recontacter. Entre temps, vous pourrez faire des vérifications ou discuter de la situation avec une personne de confiance.
  • Intéressez-vous à tous les détails entourant la transaction dont il est question et évitez de consentir à quoi que ce soit lors de l’appel.
    Demandez plutôt qu’on vous envoie la documentation par écrit, prétextant que vous avez besoin de temps pour y réfléchir. On vous demande votre adresse? Il s’agit d’un autre indice qu’il pourrait s’agir d’une fraude si votre interlocuteur est censé la connaître.
  • Ne répondez jamais à une question dont votre interlocuteur devrait déjà connaître la réponse.
    Par exemple, ne lui prêtez pas de nom avant qu’il ne puisse lui-même s’identifier en premier. N’ayez pas peur de le froisser en lui disant que vous ne le reconnaissez pas et que vous aimeriez qu’il se nomme.
  • Dans le même ordre d’idée, ne divulguez pas de données sensibles auxquelles votre interlocuteur devrait déjà avoir accès.
    otre institution financière ne vous appellerait pas pour vous demander votre date de naissance, votre numéro d’assurance sociale ou le NIP de votre carte bancaire. Demandez-vous pourquoi votre interlocuteur voudrait obtenir le renseignement personnel.
  • Vérifiez la légitimité de tout appel par vous-même.
    Vous pourriez contacter d’autres membres de la famille si vous pensez que vous pourriez être victime de l’arnaque du proche en détresse. Dans le cas d’un prétendu appel de votre institution financière, vous pourriez contacter celle-ci en utilisant les coordonnées au dos de votre carte bancaire.
  • Enfin, si un inconnu vous appelle en vous félicitant d’avoir remporté un concours, méfiez-vous.
    S’agit-il d’un concours auquel vous avez participé? Si vous avez un doute, demandez à votre interlocuteur de vous fournir plus de détails comme les coordonnées de l’organisateur et où obtenir plus d’informations afin de valider la légitimité du concours. Si la procédure de réclamation implique de payer des frais, c’est un signal d’alarme. Rappelez-vous que la législation canadienne encadre les concours publicitaires. Vous pouvez également signaler tout incident concernant un concours frauduleux auprès de cet organisme : Bureau de la concurrence.

Quelles sont les ressources pour vous aider?

Si vous pensez avoir été victime d’exploitation financière, ne vous en voulez pas. Sachez que ce genre de situation peut arriver à quiconque. Voici la marche à suivre afin de signaler votre problème :

  • Appelez votre institution financière et demandez à être dirigé vers le département des fraudes.
  • Contactez le Centre antifraude du Canada, qui opère dans toutes les provinces.
  • Si vous pensez qu’il s’agit de maltraitance, signalez la situation à votre poste de police local.

Que ce soit pour votre propre gouverne ou pour venir en aide à l’un de vos proches, plusieurs ressources existent pour vous protéger contre la fraude. Voici des sites externes qui peuvent vous être utiles avant et après les faits :

Vous pensez qu’un aîné de votre entourage est victime de fraude? Consultez l’initiative Ce n’est pas correct!, qui offre des conseils et des stratégies pour prendre la situation en main.

Pour plus de conseils et de ressources, consultez notre portail Protection des aînés. Pour vos questions, on est là.

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