Prenons le cas des entreprises dont la technologie n’a pas encore fait ses preuves sur le plan commercial. Leur croissance dépasse probablement la portée et les capacités de financement des sociétés de capital de risque. Mais il est encore trop tôt dans leur cycle de vie pour accéder aux plus grands bassins de capital de croissance ou d’infrastructure, explique Michael Denham, chef des secteurs Entreprises et Gestion privée à la Banque Nationale.
« Franchir cette “vallée de la mort” est le plus grand défi des entreprises de technologies propres. »
Un écosystème en expansion
Le Canada a vu grandir bon nombre d’entreprises de technologies propres reconnues à l’international. Il se hisse d’ailleurs au deuxième rang de l’Indice mondial de l’innovation en technologies propres 2024. Au total, 13 entreprises canadiennes se sont classées parmi les 100 entreprises de ce prestigieux palmarès.
M. Denham, qui accompagne des entreprises de technologies propres depuis bientôt 10 ans, croit qu’il faut aider le Canada à conserver sa position de leader mondial et voir les entreprises d’ici prendre de l’expansion ailleurs dans le monde.
Il souligne que plusieurs entreprises prometteuses, qui en sont au stade de précommercialisation, émergent de la recherche innovante effectuée dans les universités ou de l’ingéniosité d’entrepreneuses et entrepreneurs au grand courage. « En tant que pays, nous jouons dans la ligue supérieure. »
Bien que le Canada ait vu certaines entreprises de technologies propres prospérer à l’étranger, les États-Unis dominent toujours la scène internationale, notamment grâce à une politique de soutien du gouvernement. Mais selon M. Denham, il faut voir cela comme une occasion pour les entreprises canadiennes. Nous sommes juste à côté et pouvons pleinement contribuer à la fois aux marchés canadien et américain, tout en profitant du solide bassin de talents du Canada.
C’est ce qu’a fait l’entreprise canadienne FLO, qui propose un réseau de recharge de véhicules électriques d’un bout à l’autre du Canada et des États-Unis. FLO a profité des conseils, des services bancaires sur mesure et du vaste réseau d’investisseuses et investisseurs de la Banque Nationale.
Pour les entreprises de technologies propres, une grande partie du défi de financement est attribuable au fait que plusieurs d’entre elles développent ce qu’on appelle des technologies « dures » ou des produits issus de percées technologiques.
« Ces technologies dures exigent beaucoup plus de raffinement et de remodelage pour en arriver au stade de projet commercial viable et concurrentiel », explique Sophie McCormack, directrice générale des Solutions de capitaux privés, au sein de la division des services bancaires d’investissement de la Banque Nationale.
Du soutien à chaque stade
Selon Mme McCormark, les entreprises de technologies propres qui se butent à des obstacles de financement à ce stade-ci devraient se tourner vers leur institution financière pour obtenir l’expertise, les ressources et les contacts nécessaires à l’atteinte de leurs objectifs financiers.
« Ce sont des entreprises aux premiers stades de développement qui cherchent à révolutionner les façons de faire, voire à créer des technologies générationnelles », précise l’experte.
La Banque Nationale est réputée pour son soutien aux entrepreneuses et entrepreneurs. Elle fournit des services bancaires aux entreprises de technologies propres à chaque stade de leur développement.
Mme McCormack pense que les Canadiennes et Canadiens ont bien des raisons d’être optimistes à propos du secteur des technologies propres. Chaque coin de pays y contribue d’ailleurs. Elle mentionne le succès d’Eavor Technologies, une entreprise d’énergie géothermique située à Calgary. La Banque Nationale l’a aidée à obtenir jusqu’à 200 M$ en financement de série B.
Le cas d’Eavor illustre comment le savoir-faire d’autres industries peut stimuler les avancées en technologies propres. Cette entreprise a tiré parti d’une technologie de forage employée dans la production de pétrole lourd pour créer de l’énergie géothermique à grande échelle.
« C’est un excellent exemple de réussite au Canada. Les fondateurs ont flairé une occasion de marché et ont inventé des technologies essentielles pour la saisir », explique Mme McCormack.
Bâtir des ponts pour réduire les écarts de financement
Passer du capital de risque pour les premières recherches en laboratoire au capital de croissance pour accélérer la commercialisation peut s’avérer ardu. Pour y arriver, les entreprises de technologies propres doivent être en mesure de compter sur un écosystème solide. Et le financement en fait partie.
Le choix du partenaire financier adéquat est essentiel pour les aider à être en bonne posture pour réussir. « C’est avec beaucoup de fierté que nous guidons ces entreprises en matière de financement. Être là pour aider nos clientes et clients dès leurs débuts est très important pour nous », exprime Mme McCormack.
En travaillant avec la Banque Nationale, des entreprises comme FLO et Eavor peuvent franchir cet écart de financement pour mettre en œuvre leurs idées novatrices, traverser cette fameuse « vallée de la mort » et arriver à la commercialisation, ajoute M. Denham. « Plus nous pouvons accélérer la croissance des technologies propres, plus nous pouvons contribuer à notre avenir qui, nous l’espérons, sera plus vert et plus prometteur. »